Cette histoire n’est pas la mienne, ce qui suit est le vécu d’une personne proche de moi, assez proche pour avoir, d’après elle, réussi à retranscrire ses émotions, ses doutes, ses peurs et son ressenti.
Parfois devenir mère n’est pas une évidence.
Entendre toutes ces mères qui hurlent que de devenir maman est un bonheur sans limites, sans failles.
Se rendre compte que justement, faille il y a, mais pourquoi ça n’était pas indiqué dans le mode d’emploi?
D’ailleurs, quel mode d’emploi? Il n’y en a pas, c’est marche ou crève.
Soit tu deviens maman, la maman parfaite, douce et câline, ferme et bienveillante, soit tu ne deviens rien, enfin si, une mauvaise mère.
Une mère qui ne supporte pas les pleurs de son enfant, une mère terrorisée par absolument tout, une mère qui aime mais qui ne sait pas le gérer, une mère épuisée qui ne trouve plus le repos nécessaire, une mère qui craque, une mère qui pourrait défaillir à tout moment.
Le jugement reste alors la meilleure solution pour les plus peureux d’entre nous, parce qu’après tout, on y peut quoi, nous?
Ne plus s’en sortir, prendre chaque jour comme une nouvelle souffrance, prier pour que la journée passe le plus vite possible. Réaliser que le quotidien est une épreuve dans laquelle mère et enfant se subissent l’un l’autre, s’insupportent et se font du mal.
Se réveiller un jour et se rendre compte que non, ce n’était pas comme ça que cela devait se passer. Où est le plaisir? Où est ce bonheur sans nom tant promis?
Demander de l’aide, appeler au secours, pour venir à bout de cette situation qui paraît sans issue.
Prendre conscience que la seule façon de s’en sortir est de se séparer de son enfant, un temps, pour apprendre à se soigner, chacun de son côté.
Pour apprendre à supporter son enfant, ses pleurs, ses cris, ses peurs, ses plaisirs, ses besoins, ses envies, son bonheur avant tout.
Pour que cet enfant apprenne à se détendre, à exprimer ses besoins, ses envies, sans avoir peur de mal faire.
Choisir de placer son enfant, loin de soi, de ne plus le voir tous les jours, ne plus se nourrir de ses sourires le matin au réveil, ne plus jouir de ses câlins, sa tendresse, le temps d’aller mieux.
Aller le voir, et se déchirer le cœur à chaque visite qui prend fin. Laisser son enfant encore et encore.
Se retrouver seule, seule face à tous ces jouets qui emplissent le sol et n’émettent plus aucun son, face à tous ces biberons qui ne se salissent plus, face à cet appartement dans lequel plus aucun rire d’enfant ne résonne, face à ce petit lit désespérément vide.
Se poser les bonnes question, chercher par quel moyen sera t’il possible de conjuger ce bonheur, à deux.
Parce qu’être mère n’est pas toujours une évidence, certaines femmes ont plus de difficultés que d’autre à remplir ce rôle.
Parce que parler, exprimer ce ressenti, s’adresser aux bonnes personnes, reste le seul moyen de s’en sortir.
S’en sortir, plus forte, devenir une mère en béton armé, parée à toute difficulté, et enfin, respirer, aimer.
Je souhaite à toutes ces mamans de s’en sortir, de regarder devant avec optimisme et de ne jamais hésiter à demander de l’aide!